AIRBNB JUSTICE

file:///C:/Users/gabyr/Downloads/Lettre_Immobilier_12_02_2018.pdf

Cependant, par un arrêt du 15 novembre 2018, la Cour de cassation a saisi la Cour de justice de l’union européenne (CJCE) d’une question préjudicielle afin de statuer sur la conformité de l’article L.631-7 du CCH précité avec les dispositions de la directive européenne 2006/123/CE dite « services ».

Le fond de la question posée à la CJCE est de savoir :

  • Si la directive est applicable à l’activité de location meublée de courte durée ?
  • Dans l’affirmative, si le régime de déclaration préalable de l’article L631-7 du CCH est constitutif d’un régime d’autorisation au sens de cette directive ?
  • Dans l’affirmative, si ce régime d’autorisation répond à une raison impérieuse d’intérêt général ?
  • Dans l’affirmative, si ce régime d’autorisation est proportionné à l’objectif poursuivi ?
  • Dans l’affirmative, enfin, si les critères retenus pour l’octroi de l’autorisation préalable satisfont aux conditions notamment de clarté, objectivité, publicité, transparence et accessibilité requis par ladite directive ?

Si la question semble de prime abord complexe, la réponse qu’apportera la CJUE sera vraisemblablement nuancée dès lors que ce régime d’autorisation préalable ne restreint pas l’activité elle-même mais seulement les cas où elle est réalisée hors la résidence principale du loueur ainsi que davantage détaillé infra.
Notons d’ailleurs que la question soumise à la CJUE ne se limite potentiellement pas aux seuls meublés touristiques dans la mesure où les dispositions de l’article L631-7 du CCH visent tous les cas de changement d’usage de locaux destinés à l’habitation : leur éventuelle censure pourrait donc entraîner la suppression de toute autorisation préalable à la création de surfaces tertiaires ou commerciales au sein de tels locaux, ce qui devrait donc inciter le juge européen à la plus grande prudence et ce d’autant plus que sa décision sera invocable, outre en France, au sein de l’ensemble des Etats membres.

Quelles sont précisément les locations concernées par ces procédures spécifiques ?

Ces procédures spécifiques, applicables de plein droit dans les villes de plus de 200.000 habitants ainsi que celles des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, consistent à ce que les changements d’usage de locaux destinés à l’habitation soient soumis à une autorisation préalable de la municipalité [1].

L’usage d’un local est une notion factuelle consistant à apprécier ce à quoi il est utilisé (habitation, bureau, commerce, hôtel, etc.), et il y a donc changement d’usage chaque fois que cette utilisation varie (installation d’un bureau dans un appartement, transformation d’une caserne en hôtel, etc.).

En matière de location meublée de courte durée, la loi est venue préciser que « le fait de louer un local meublé destiné à l’habitation de manière répétée pour de courtes durées à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile constitue un changement d’usage » [2].

Ainsi, proposer en location meublée de courte durée un local à usage d’habitation constitue juridiquement un changement d’usage devant faire l’objet d’une autorisation préalable de la municipalité. A défaut, la mise en location meublée de courte durée est tout simplement interdite et passible de lourdes sanctions (Cf. infra).

L’exception notable à ce principe réside dans les termes de l’article L631-7-1 A du même code selon lesquels « Lorsque le local à usage d’habitation constitue la résidence principale du loueur, (…) l’autorisation de changement d’usage prévue à l’article L631-7 du présent code (…) n’est pas nécessaire pour le louer pour de courtes durées à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile », étant précisé que cette notion de résidence principale s’entend « comme le logement occupé au moins huit mois par an » [3].

Le champ d’application de cette exception est donc extrêmement précis puisqu’il implique, d’une part, que le logement loué soit en fait la résidence principale du loueur et, d’autre part, que le nombre total de locations consenties n’excède pas 120 jours dans l’année.

A défaut, cette exception ne sera donc pas ou plus applicable et le loueur sera dans la situation où il n’aura pas respecté le principe d’interdiction de changement d’usage sauf autorisation préalable, et encourra donc les sanctions prévues.

Comment obtenir l’autorisation préalable requise par ces règlementations « anti-airbnb » ?

Dans les faits, les communes concernées ont majoritairement adopté des règlements précisant les procédures à respecter pour obtenir cette autorisation préalable au changement d’usage.

Or, à leur lecture, toutes y ont prévu que cette autorisation sera subordonnée à une obligation de compensation, laquelle consiste à ce qu’un autre local -n’étant pas à usage d’habitation et situé dans un périmètre restreint (chaque ville ayant adopté ses propres zonages avec ses propres contraintes d’éligibilité) – soit concomitamment transformé à cet usage.

Cette notion de « compensation » se comprend en ce qu’elle consiste à limiter l’érosion du parc d’habitation sur le territoire de la ville concernée.

Hormis les cas où les propriétaires concernés procèderaient eux-mêmes à une telle transformation sur un autre de leurs biens, il n’existe qu’une solution pour satisfaire à cette obligation : acheter des droits de commercialité auprès d’autres propriétaires réalisant de telles transformations.

Comment se concrétisent les cessions de « droits de commercialité » ?

Dans un premier temps il est primordial pour l’aspirant loueur de trouver un vendeur dont le local présente des caractéristiques cohérentes par-rapport à son logement, afin de ne pas surpayer ces droits (ce qui sera notamment le cas si le local est significativement plus grand que le logement devant être compensé, ou bien est situé au sein d’une zone plus contraignante que le logement devant être compensé).

Notons que la ville de Paris précise sur son propre site (sous le dépliant « Compensation : quelles sont les démarches ? » de la FAQ) ce qui suit : « Cette dépense (NB : l’achat de droits de commercialité) est-elle proportionnée ? En dehors de la nécessaire protection du logement qui nécessite de reconstituer une surface au moins identique (ordonnance de 2005 et article L 631-7 CCH) en cas de suppression de logement, la dépense apparaît économiquement justifiée : rentabilité entre 1,6 et 2 fois plus qu’en location nue (Etude APUR 2011), et un investissement rapidement remboursé : pour un studio de 20 m² coût de 20K€ qui pourrait être remboursé en moins de 8 mois (avec recette de 1.000 € / semaine et taux d’occupation à 60%) ».

Par la suite, une fois le vendeur ciblé et le prix de cession arrêté, celle-ci peut être réalisée par acte sous seing privé. Pour autant, il sera éminemment préférable qu’un praticien du droit (avocat ou notaire notamment) en soit le rédacteur afin d’en garantir l’efficacité et la sécurité à raison de l’absence de cadre juridique applicable. Ce n’est qu’une fois ce document établi que l’ensemble des démarches administratives pourront être initiées auprès de la municipalité concernée.

A défaut de respecter ces règles, quelles sont les sanctions encourues ?

Hors les cas où il s’agirait de la résidence principale du loueur, proposer son bien en location meublée de courte durée sans acquérir de droits de commercialité, et donc sans satisfaire à l’obligation de compensation, est passible des sanctions suivantes :

  • Sanctions civiles (applicables dès lors que l’infraction est caractérisée : art. L651-2 du Code de la construction et de l’habitation) : amende d’un montant de 50.000 € par local irrégulièrement transformé et injonction de retour à un usage d’habitation sous astreinte (1.000 € / jour / m2 de locaux irrégulièrement transformés) ;
  • Sanctions pénales (applicables uniquement en cas de fraude : art. L651-3 du Code de la construction et de l’habitation) : amende d’un montant de 80.000 € et un an d’emprisonnement.

Enfin, louer un logement en meublé de courte durée peut par ailleurs revenir à opérer un changement de destination qui, lorsqu’il n’est pas régulièrement déclaré, est sanctionné d’une amende de 300 000 € et, en cas de récidive, de six mois d’emprisonnement [4].

Quelles conséquences tirer de la question préjudicielle transmise à la CJUE dans ce contexte ?

A l’inverse de ce que certains commentateurs laissent entendre, la saisine de la CJUE ne signifie pas que l’article L.631-7 du CCH n’est plus applicable et, bien au contraire, les municipalités continuent à poursuivre les administrés qui ne respectent pas les obligations liées au changement d’usage du bien dont ils sont propriétaires.

S’il sera toujours possible de contester en justice les amendes infligées tout en sollicitant un sursis à statuer dans l’attente de la réponse de la CJUE, cette stratégie n’aboutirait en fait qu’à retarder l’échéance dans le cas où le juge européen conclurait à la conformité au droit de l’Union des dispositions déférées.

Ne pas se soumettre délibérément au régime d’autorisation préalable requis par l’article L631-7 du CCH en misant sur son hypothétique censure est donc un pari nécessairement risqué dont les potentielles conséquences doivent être non seulement comprises, mais aussi comparées aux contraintes que nécessite le respect des dispositions en vigueur, que le présent article à pour but de rappeler.

Quant au sort des propriétaires diligents qui, en cas de censure des dispositions de l’article L631-7 du CCH, auraient préalablement acquis des droits de commercialité pour y satisfaire, un recours indemnitaire serait théoriquement envisageable à l’encontre des municipalités ayant adopté les règlements prévoyant l’obligation de compensation à l’origine de leur préjudice, mais sans garantie de succès toutefois faute de précédent en la matière.

En conclusion, la mise en location de meublés de courte durée répond à une réglementation diffuse et complexe qui, lorsqu’elle n’est pas maîtrisée (et a fortiori lorsqu’elle n’est même pas connue), peut engendrer de lourdes sanctions. C’est ainsi que la pratique a développé la cession de droits de commercialité afin de pouvoir régulariser sa situation vis-à-vis de l’obligation de compensation.

L’actuelle contestation de ce régime ne doit pour autant pas occulter le fait qu’il demeure malgré tout applicable jusqu’à son éventuelle censure par la CJUE. Dans cette attente, il revient à chaque propriétaire concerné de prendre les mesures conservatoires qu’il jugerait utile à la préservation de ses intérêts (la réponse de la CJUE étant attendue d’ici quelques mois, il pourrait notamment être envisagé que le prix de cession du droit de commercialité soit séquestré dans l’attente de celle-ci).
En savoir plus sur https://www.village-justice.com/articles/location-meublee-courte-duree-droits-commercialite-comment-louer-toute-legalite,30989.html#5sTrqwd0UqYmfKQ4.99

La cession de commercialité

Pour qui ?

Le changement d’usage, par le biais de la cession de commercialité, s’adresse à toute personne désirant transformer l’usage administratif de son bien immobilier.

Il peut s’agir :

  • Des marchés immobiliers (entreprises et résidentiel)
  • D’investisseurs institutionnels
  • De foncières
  • D’organismes publics
  • De propriétaires privés

A quoi ça sert ?

Le changement d’usage est devenu, depuis plusieurs années, une composante importante de la démarche immobilière. Il permet, par exemple, à un propriétaire d’immeuble mixte d’uniformiser l’usage de son immeuble afin d’en faciliter la gestion. Ce dernier peut également souhaiter transformer l’usage dans un but de valorisation patrimoniale ou pour la revente. Il permet également à un propriétaire privé de transformer un bien dédié à l’habitation en produit pouvant être utilisé en location meublé touristique et d’affaires. Enfin, à l’inverse, elle peut permettre à un organisme public ayant préempté un immeuble de bureaux, de le transformer en logement.

La « commercialité » attaché à un lot à usage autre que l’habitation a une réelle valeur marchande, elle permet à un propriétaire souhaitant transformer ses bureaux en logements de récupérer une indemnité.

Comment faire ?

Tout d’abord il est bon de rappeler qu’il n’existe que deux usages en matière immobilière. L’usage « habitation » et l’usage « autre que l’habitation »

Le changement d’usage doit répondre au principe de compensation. Afin de pouvoir changer l’usage d’un bien, par exemple transformer un appartement en bureaux, il est nécessaire de trouver une démarche opposée, c’est-à-dire un bien allant subir la démarche inverse de « autre que l’habitation » à « habitation ».

Le principe du changement d’usage est de « déshabiller » un bien immobilier de son caractère administratif afin de pouvoir le transférer sur un autre bien.

Cependant, tout n’est pas si simple. De nombreux éléments doivent être pris en considération.

A Paris, selon l’opération concernée, la compensation dépendra de l’arrondissement dans lequel le bien a transformer est situé.

Il existe trois secteurs :

  • Le Secteur dit de « Compensation Renforcée », le plus contraignant (1er, 2ème, 4ème, 5ème, 6ème, 7ème, 8ème et 9ème),
  • Le Secteur de Compensation Renforcé simple (3ème, 10ème sud, 14ème (pour partie), 15ème, 16ème, 17ème sud, 18ème(Montmartre),
  • Le secteur hors du Secteur de Compensation Renforcé. La compensation est de 1m² pour 1m² de logement transformé, situé dans l’arrondissement de transformation.

Dans le secteur de « compensation renforcé », chaque m² d’habitation transformé doit être doublement compensé. Seuls les bailleurs sociaux bénéficient d’un coefficient avantageux de un pour un.

La notion de qualité équivalente est aussi à respecter. Ainsi il est impossible de compenser une surface située dans un bâtiment Haussmannien, par une surface provenant d’un immeuble édifié dans les années 60.

Enfin, la notion de concomitance doit être respectée entre la transformation et la compensation.

Combien cela coute ? Combien cela rapporte ?

Les prix du m² de commercialité, varient en fonction de l’arrondissement concerné.

Ainsi, voici un tableau indicatif des valeurs moyennes des cession de commercialité au 1er trimestre 2019

ArrondissementsCoefficient 2Coefficient 1
Cession par personne morale ou physique (non sociaux) – HT le m²Cession par Bailleurs sociaux – HT le m²
Premier10002000
Deuxième10002000
Troisième10002000
Quatrième10002000
Cinquième8501700
Sixième10002000
Septième11002200
HuitièmeA partir de  2000 A partir de 4000
Neuvième10002000
Dixième5001000
Onzième900900
Douzième800800
Treizième800800
Quatorzième400800
Quinzième450900
Seizième10002000
Dix-septième8501700
Dix-huitième450900
Dix-neuvième500500
Vingtième450450

L’avantage économique futur est la rentabilité complémentaire que peut espérer le cessionnaire (l’acquéreur) de l’obtention du droit de commercialité dont son immeuble était précédemment privé.

Quels sont les délais ?

Il est très difficile de déterminer le délai d’un dossier de cession de commercialité. Celui-ci est dépendra de plusieurs facteurs : du délai de mise en place et de rédaction du dossier de cession de commercialité, du délai d’instruction de la mairie, mais surtout du temps nécessaire à la réalisation des travaux de transformation des locaux de la compensation, la décision définitive délivrée par la Mairie n’intervenant qu’après le dépôt de la DAACT (Déclaration Attestant l’Achèvement et la Conformité des Travaux).

Ainsi la durée d’un dossier peut varier entre 4 mois et plus de 2 ans.

Evaluer et budgéter la maintenance de votre maison

Publié le 21/01/2014 par Franck BEAUGENDREPartagez & Commentez0000

Bonjour à tous ! Je n’ai pas posté depuis un certain temps et je reprends la plume à la demande de certains. Je vais faire un cycle sur les coûts, parce
qu’avoir un rendement brut affriolant c’est bien, mais ce que vous toucherez, c’est mieux !

Premier post sur un poste de coût parfois un peu oublié par ceux qui achètent : la maintenance.

Première remarque : on ne peut refacturer aucune charge au locataire. Aux USA, tous les loyers sont nets. Donc tout ce que vous paierez, c’est pour vous !

Deuxième remarque : la maintenance d’un bien en location est plus importante aux USA qu’en France. En effet, s’il ne peut rien refacturer, le propriétaire doit fournir une maison avec la climatisation (en Floride c’est mieux même si la loi n’impose « que » le chauffage, une cuisine et des salles de bains équipées). Donc, si l’AC (Air conditioning, clim) tombe en panne, c’est au propriétaire de réparer/changer, comme le four, le frigo, etc. Donc les installations dont la maintenance incombe au propriétaire sont plus importantes.

Sachez que la ville (code enforcement) fait des rondes ou est prévenue par les voisins / locataires et qu’elle peut vous forcer à mettre en œuvre toute maintenance non faite et que vous souhaitiez repousser. Ils sont beaucoup plus stricts et réactifs qu’en France. Les assurances vous forceront également à maintenir votre maison (pas d’assurance sans une inspection spécifique appelée 4-point).

Si votre locataire s’en va et que vous faites face à des opérations de maintenance importantes, vous risquez d’avoir à envoyer de l’argent à votre property manager pour qu’il remette en location. Si dans le même temps vous devez changer le toit et peut-être la clim, vous pouvez tout à faire faire deux années blanches ou plus !

Quel budget de maintenance dois-je prévoir ? Un cycle de 20 ans

Le cycle de vie d’une maison en Floride est d’environ 20 ans (c’est la durée de vie du toit). Regardons ce que coûte une maison standard (disons 3 chambres, 2 salles
de bains, 100 m², pas de fioritures, pas de piscine, pas de garage).

maintenance1.jpg

Il faut donc compter plus de $4000 par an sur cette durée ! Ou 340$ par mois ! Cela comprend les travaux que vous devrez faire pour vendre la maison dans de bonnes conditions au bout de 20 ans ou repartir sur un cycle de location (vendre une maison avec une vieille clim, un toit qui fuit, etc. ce n’est pas évident).

Le détail :

Climatisation : la durée de vie est d’environ 10 ans. Vous risquez d’avoir à prendre soin des tuyaux qui distribuent la clim dans la maison (soit parce que des
rongeurs les auront détériorés, soit parce qu’ils se seront encrassés). Même avant la fin de vie, une clim demande une maintenance régulière : réglage, nettoyage, rechargement des gaz réfrigérants, etc.

Le toit en shingle a une espérance de vie de 20 ans (30 ans pour la tuile, 50 ans pour le métal). Vous risquez d’avoir à changer également les panneaux de contreplaqué sous le toit qui se seront déterioré avec l’eau qui aura ruisselé (l’eau comment par s’écouler sur les plaques avant éventuellement de faire son trou…).

Les départs de locataire génèrent des charges : remise en peinture ou rafraichissement, nettoyage de la maison ou de la moquette, entretien entre les locataires
(pelouse, eau, électricité, etc.), trous dans les murs, réglage des cabinets de cuisine, etc. Si en plus vous avez expulsé le locataire, attendez-vous à ce qu’il ait en retour arrêté d’entretenir et qu’il n’ait pas fait le ménage (c’est un euphémisme) avant que le sheriff passe…

Les sols demandent de la maintenance : la durée de vie d’une moquette est limitée (5 ans max), le parquet ou le carrelage durent plus longtemps mais tout a une
fin, surtout si vous avez des reprises de plomberie à faire (qui passent dans le béton).

Les salles de bains demandent, ainsi que la cuisine, d’être changées dans les 20 ans : les locataires en prendront moins soin qu’un propriétaire, les produits
vieillissent et ce n’est généralement pas du très haut de gamme (et du très solide) dans les maisons dévolues à la location.

Les codes changent régulièrement et les armoires électriques peuvent avoir à être changées, ou le raccordement. Pour un recâblage de la maison, compter 4000$ (hors
« cosmétique »).

Idem pour la plomberie : les tuyaux s’usent et surtout s’encrassent. Il faut donc purger ou changer au bout d’un moment.

Les assurances exigent qu’aucune branche ne se trouve au-dessus de la maison (ouragans ou tempêtes tropicales obligent) ou contre la maison (cela permettrait aux
rongeurs ou aux termites et autres fourmis de monter). Donc attendez-vous à recevoir de temps en temps un avis d’annulation de votre police si vous ne vous réglez pas le problème sous 30 jours.

Les habitants aiment leur privacy. La majorité des maisons ont des barrières en bois, dont la durée de vie est d’une quinzaine d’année.

Enfin la Floride est un pays chaud et les insectes (termites, fourmis, vrillette) pullulent. Il faut donc des traitements réguliers ou pest control (par exemple la vrillette est endémique et même si votre maison est en béton, elles peut s’attaquer à la charpente des portes, du toit, etc.). Comptez 100$ pour un traitement fourmis mais $1000 pour des vrillettes.

Avoir une idée précise de ce que l’on achète pour prévoir sa maintenance !

Imaginons maintenant que l’on achète une maison dont le toit, la clim, la cuisine, les salles de bains, l’électricité et la plomberie, etc. ont été refaites ou sont en très bon état. Quel budget de maintenance prévoir sur 7 ans avant de revendre ?

maintenance2-copie-1.jpg

Comme vous le constatez nous avons divisé le budget de maintenance par 8 ! En effet, une part importante des coûts de maintenance est liée à des éléments techniques qui ne se voient pas sur la photo ! Il faut passer ceux-ci en revue avant d’acheter.

Exigez la 4-point inspection qui vous donnera des informations essentielles sur l’état et l’âge de la clim, du toit, de la plomberie et de l’électricité avant d’acheter. Cela vous permettra d’estimer un budget de maintenance réaliste pendant votre durée de possession.

Si après l’exemple du budget maintenance de la société Home and stone investments qui investit à Tampa pour le compte d’investisseurs français. Le budget maintenance a été arrêté dans les prévisionnels à $100 par mois et par maison. Il est lié à la politique de rénovation des maisons faite en amont. Voilà comment il se décompose :

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L’assurance de sa maison en Floride

Publié le 25/01/2014 par Franck BEAUGENDREPartagez & Commentez0000

Deuxième article de ma série sur les coûts et pas le moindre : l’assurance.

Voici une question épineuse. Je crois que je ne déteste rien autant que les problèmes d’assurance en Floride. Je crois bien que je le hais, ce système… Mais bon, il faut faire avec !

L’assurance a deux composantes : la responsabilité civile et l’assurance dommages, que je traiterai séparément.

L’assurance dommage

Contrairement à la France le locataire n’est pas obligé de s’assurer et très peu de property manager l’exigent, surtout sur des maisons d’entrée de gamme. Et encore quand un locataire s’assure c’est pour son risque à lui, pas le vôtre. Donc le propriétairedoit s’assurer.

La série d’ouragans de la fin des années 90 et du début des années 2000 a dégoûté les compagnies d’assurance de la Floride et mis les petits assureurs locaux en faillite. L’assurance en Floride c’est donc un système très étrange, où l’assureur principal Citizens est une filiale (non garantie) de l’Etat de Floride. Historiquement plus chère que ses concurrentes et assureur en dernier recours elle est devenue la moins chère quand le gouvernement lui a interdit de monter ses prix autant que les autres assureurs. Citizens s’est rapidement retrouvé avec une part de marché de plus de 50% alors que la société n’assure qu’en Floride. D’où un risque maximum pour l’Etat.

Pour réduire sa part de marché, Citizens fait tout pour éviter de faire rentrer de nouveaux clients et pour faire partir les clients actuels :

  •  Introduction d’une clause dans les contrats où une surcharge de 45% peut être appliquée automatiquement pendant 2 ans en cas de sinistre majeur (dans toute la Floride, pas seulement à Tampa).
  •  Inspections d’assurance préalables qui se sont durcies (la 4-point inspection : toit, clim, plomberie, electricité) : le toit doit avoir une durée de vie restante de 3 ans et pour tout « discount » (toit neuf, clips anti-ouragans, recloutage des planches de contreplaqué, etc.), il faut que le toit aie fait l’objet d’un permis et ils ont rajouté toute une série de normes sur les trois autres points.
  •  Citizens force, oui force, les propriétaires qui reçoivent des cotations au même prix (demandées par Citizens) à changer d’assureur au renouvelement du contrat.
  •  Inspection d’assurance régulières par des inspecteurs : une branche au-dessus du toit, 3 marches sans un rail ? Vous recevez une annulation d’assurance si vous ne réglez pas le problème sous 30 jours. Donc avec 60 maisons, j’en vois passer de temps en temps…
  • Interdiction d’assurer sa maison sur une autre valeur que celle de reconstruction (jackpot si l’ouragan arrive me direz-vous…), souvent jusqu’au double de votre valeur d’achat. Cela augmente le prix de la prime.

Bref, en Floride, pas de concurrence entre les assureurs, donc même si vous avez des maisons dans une zone, comme Tampa, où le risque ouragan et plus centennal que décennal, c’est très très cher et très compliqué.

Il existe deux types de couverture principaux de l’assurance dommage :

  • Le DP3, un « tout compris », y compris dégâts des eaux, dommages faits par le locataire (par exemple lorsqu’un locataire supprime tous les murs pour installer un laboratoire d’amphétamines… si, si c’est arrivé !). Attention cependant à bien vérifier les couvertures (vous avez les dégradations mais avez-vous les vols ?) car elles peuvent varier de contrat à contrat.
  • Le DP1, plus basique, qui couvre le feu, le vent, les sinkholes, les dégradations mais pas les vols d’éléments détachables (climatiseur, four, etc.) ou les dégâts du locataire.

Et donc combien ça coûte ? Ce n’est pas une science exacte (une maison neuve coûtera moins cher, un toit refait vous donne un wind mitigation discount…) mais je compte $8,5$/m² en béton (850$ pour 100 m²) et 11$/m² en bois (1100$ pour 100 m²) par an pour un DP1. Une wind mitigation vous vera gagner 50 à 150$ annuels. Comptez environ $300 de plus pour un DP3. Sachez qu’en France quand vous avez plusieurs biens vous pouvez négocier les prix. En Floride ? Oubliez…

Un dernier point. Dans les années 1990 les Etats-Unis ont refait leurs flood zones ou zones inondables avec obligation de surélever dans les zones où les risques sont supérieurs à 1%. Mais toutes les maisons antérieures ont été construites sans surélévation, selon le code de l’époque. Fin 2013 le gouvernement a décidé de ne plus subventionner les assurances inondations des zones à risque (AE dans le jargon local). N’oubliez pas de vérifier sur la carte des zones inondables (en ligne) que votre maison ne l’est pas. Sinon, comptez 1800$ de plus par an pour votre maison…

Si vous investissez dans d’autres zones, vous verrez qu’à Atlanta ou Las Vegas l’assurance sera souvent beaucoup moins chère. C’est à prendre en compte dans vos anticipation de rendement locatif.

L’assurance responsabilité civile

On y pense moins mais c’est là que repose le risque de perdre la totalité de votre investissement. Le propriétaire est responsable de ce qui pourrait arriver au locataire mais aussi des torts que les locataires pourraient causer aux tiers (si votre locataire a un pitbull et qu’il mort l’enfant du voisin, si les enfants mettent les doigts dans une prise électrique, etc.). Or aux Etats-Unis, contrairement à la France, comme les avocats ont le droit de ne travailler qu’au  success fee (vous n’avez rien à payer en tant que client et l’avocat prendra un pourcentage de la somme négociée ou obtenue en justice) et qu’il n’y a pas de limite à ce à quoi on peut vous condamner, vous pouvez tout à fait avoir un payer un montant très largement supérieur à la valeur de votre investissement. Comme par ailleurs les frais d’enquête, d’expertise, etc. sont à la charge du défenseur, les frais de justice sont très élevés (et les affaires finissent souvent par une transaction négociée). Certains avocats sont spécialisés dans ce type de choses et sont très agressif.

Les couvertures de base que vous aurez avec votre contrat d’assurance dommages sont limités en montant (100 à 300k$) et en couverture (les morsures de chiens en sont exclues par exemple) vous devez investir via une société mais aussi avoir une couverture en rapport à ce que vous êtes prêts à perdre. Vérifiez donc les clauses de votre contrat d’assurance.

Personnellement et pour Home & Stone Investments, nous avons choisi une couverture de 1m$ par sinistre. Pour une maison seule, ce type de couverture est hors de prix : plus de 500$ par maison, mais on passe sous de 300$ autour d’une quinzaine et en-dessous de 200$ par maison et par an avant la centaine. Une couverture plus faible (de 100 à 300k) coûtera entre 150 et 300$.

En synthèse :

Il faut être très attentif aux limites de sa couverture d’assurance, que ce soit en dommages ou en responsabilité civile et s’attendre à ce que les compagnies d’assurance scrutent avec attention l’évolution du bien. Il faut prévoir une réserve de sécurité pour pouvoir faire face aux risques non couverts.

Une maison en block ou béton de 100 m² vous coûtera entre 1000 et 2000$ annuels selon la couverture responsabilité civile et dommages choisie (qui couvre les frais généraux de l’assureur mais vous donne aussi une idée de votre risque à long terme…), si elle n’est pas en zone inondable. On peut obtenir des discounts si le toit a par exemple été refait récemment et dans les règles.

Le budget d’assurance prévu par votre vendeur quand c’est un package est un très bon point de départ mais demandez la 4-point inspection, une quotation ou à tout le moins un détail des dommages couverts.

Faut-il créer une société pour porter mes investissements immobiliers aux USA ?

Publié le 17/02/2013 par Franck BEAUGENDREPartagez & Commentez0000

Il y a un certain nombre de raisons qui font que l’on vous conseillera vraisemblablement de créer une société (dite LLC ou limited liability company soit littéralement : société à responsabilité limitée) lors de vos investissements immobiliers aux USA. La première et la principale est la responsabilité limitée, mais il y en a d’autres. Ceci étant, une société a un coût, donc ces coûts fixes et récurrents sont à prendre en compte.

LLC et responsabilité limitée

Aux USA, on attaque en justice pour un oui ou pour un non et pour des sommes plus importantes qu’ici. En effet, contrairement à la France un avocat peut travailler uniquement au pourcentage, sans rien facturer. Donc s’il considère que vous ou votre société êtes solvables et qu’il a des raisons de penser soit qu’il va gagner soit que vous transigerez (une procédure est beaucoup plus coûteuse qu’en France pour une personne qui se défend…) l’avocat n’hésitera pas. Un avocat local me disait récemment que s’il arrivait à récupérer la défense d’une personne qui  été renversée par un camion coca-cola, il ne serait pas loin de la retraite…

 Le droit est aussi différent : on cite ces adolescents qui se sont introduits avec effraction chez un voisin. Ils ont bu plus que de raison et l’un d’entre eux a fini par se noyer dans la piscine. Bref, le juge a considéré que celle-ci n’était pas suffisamment protégée et nonobstant l’effraction et l’alcoolisation, a condamné le propriétaire (pas le locataire, le propriétaire…).

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Donc il faut s’assurer mais quand bien même si le risque est faible (et d’autant plus faible que votre électricité est aux normes, que vous n’avez pas de piscine, que votre escalier n’est pas trop pentu et équipé d’une rampe, etc.) il n’est jamais nul. Les blessures valent de quelques à un grand nombre de dizaines de milliers de dollars et les décès c’est…plus.

 Donc si vous créez une société et qu’elle est valide, vous ne pourrez au pire ne perdre votre mise (et les dettes pour lesquelles vous aurez donné une garantie si l’hypothèque ne couvre pas). Si vos investissements sont très importants, vous voudrez peut-être en avoir plusieurs pour diviser le risque.

 Faites attention à la validité de la société : si elle n’a pas de compte en banque, si elle n’est pas administrativement à jour, si vous n’avez pas signé de statuts selon les règles de l’état, si vous êtes l’actionnaire unique, etc. vous risquez une requalification en détention directe (les règles varient d’état à état) et votre société pourrait se révéler inutile en termes de protection.

 La LLC et les aspects fiscaux

A priori vous opterez pour la transparence fiscale, donc la LLC ne change… rien. Pareil à priori pour les droits de succession, car la personne qui décèderait resterait à titre personnel le propriétaire des parts de la LLC et imposable aux USA (dans ce cas il faut faire détenir vos bien sou les parts de LLC par une société française transparente, une SCI par exemple, mais consultez un professionnel…).

 Mais il y a une subtilité : l’administration fiscale américaine (l’IRS) considère tous les membres d’un même foyer fiscal français comme fiscalement indépendants aux USA. Donc vous bénéficiez à chaque fois d’une personal exemption et paierez moins d’impôts in fine si vous mettez chacun des membres comme actionnaire (attention, vous aurez du coup à faire des déclarations personnelles séparées, soit des frais en plus et chacun sera propriétaire de ses parts en son nom propre, pas vous…). Bien entendu c’est possible d’être indivis sur une maison mais avec la société, un seul peut signer pour tous… En France, on globalisera tout au niveau du foyer fiscal.

 Il est possible aussi que vous puissiez bénéficier d’une « décote de holding » en matière d’ISF, mais c’est à confirmer.

 La LLC simplifie la gestion

On peut simplement créer une société car on investit à plusieurs, ou pour pouvoir plus facilement déléguer des pouvoirs.  C’est la raison même des sociétés. Là encore, l’indivision est possible mais lourde à gérer.

 Une LLC, combien ça coûte?

Souvenez-vous que le droit des sociétés aux USA se fait par état. Donc tout est différent d’un état à l’autre.

Mais il faut :

–   Créer la société (de 200 à 500$, voire plus). Vous pouvez le faire vous-même ou le déléguer.

–  L’immatriculer auprès des impôts (obtenir le numéro EIN). De gratuit à quelque-chose…

–  Rédiger des statuts. Bien sûr on vous fera des statuts types gratuitement. Mais si vous y mettez votre époux(se) et vos enfants et/ou des amis et que ce sont des statuts standard vous pourrez éventuellement vous en mordre les doigts plus tard… De gratuit à quelques milliers…

– Payer le fee annuel. Récurrent, de 100 à quelques centaines de dollars.

– Ouvrir et conserver un compte en banque. De quelques dizaines à quelques centaines de dollars par an. Récurrent.

–  Sortir les comptes annuels et les déclarer aux impôts. De 500 à quelques milliers de dollars selon la complexité de votre activité. Récurrent. Ajoutez-y la déclaration fiscale personnelle de chacun des membres.

C’est donc difficile de mettre un chiffre mais disons à partir de 500$ de mise en place et 1000$ par an. Si vous n’avez qu’un seul bien immobilier, les coûts récurrents d’une société pèseront donc rapidement lourd sur votre taux de rendement réel.

LLC ou Corporation ?

Ce choix est à priori assez simple. Une corporation est à priori un outil assez lourd (comme une SA en France comparée à ne SARL ou une SAS) et forcément assujetti à l’impôt sur les sociétés. Si vous êtes français, vous voudrez bénéficier de la mécanique fiscale favorable aux revenus fonciers américains, donc vous choisirez la LLC ! Il peut y avoir un intérêt à créer une corporation si vous souhaitez en faire votre métier ou si vous avez beaucoup d’argent et cherchez la taxation à l’impôt sur les sociétés. Si vous avez beaucoup d’argent, il existe d’ailleurs d’autres voies (notamment les trust), mais ceci est à étudier avec un fiscaliste.

Attention, vous ne pourrez pas transformer votre LLC en Corp à posteriori par contre il est aisé si vous changez d’avis de transférer des biens immobiliers personnels vers une société (et vice-versa) ou d’une société vers une autre (les quitclaims).